Faire des déchets une matière première, une vraie ressource, c’est une idée qu’ont décidé d’exploiter Lola Brousmiche et Nathan Pletinckx, elle est ingénieur chimiste, il est stratège en gestion et à eux deux, ils forment la colonne vertébrale de Waste-End, une start-up qui sen lance dans la bio-méthanisation des déchets ménagers. Ils transforment le plomb en or, à savoir les déchets organiques en compost mais aussi en méthane directement exploitable.

Waste-End, comme son nom l’indique est un start-up anti gaspillage : les préoccupations des deux jeunes entrepreneurs sont bien sûr environnementales, ils se battent pour la planète, mais ils proposent aussi un modèle économique : leur modèle de centrale permet en effet de générer des économies substantielles aux entités qui les adopteront. Xavier Desgain, l’échevin de la Transition écologique de Charleroi, intéressé par leur projet, leur a rendu visite. Les échanges ont été cordiaux et enrichissants pour les deux parties.

C’est à la Chaussée de Philippeville, à Marcinelle, que les deux entrepreneurs ont installé leur prototype de centrale : ils ont en effet comme client Shape and Go, le restaurant healthy du Décathlon qui concocte à Marcinelle, ses repas sains et diététiques. La centrale installée à proximité de la cuisine recueille les déchets de cuisine et les digesteurs de la machine vont les transformer en compost qui va générer du méthane directement récupéré et injecté dans les becs des cuisines.

« Ce type d’installation permet de diminuer drastiquement les frais de traitement des déchets, les économies peuvent se chiffrer en milliers d’euros et le compost peut être cédé à des entreprises actives dans l’agriculture. Quant au méthane, l’installation à plein rendement peut produire deux ou trois mètres cubes qui vont alimenter les cuisinières ou le chauffage. Là aussi, le client peut récupérer plusieurs centaines d’euros par an » explique Nathan. La formule est donc parfaitement rentable, écologiquement mais aussi voire surtout économiquement. »

Les entrepreneurs démarchent donc prioritairement les restaurants mais aussi les collectivités, maisons de repos et cantines : « les centrales reçoivent alors de façon très régulière des déchets, c’est l’une des facteurs de bon fonctionnement de l’outil.  Le processus de lancement est un peu long, il faut que la centrale atteignent une maturation avant de fonctionner mais une fois cette période passée, elle ne réclame que très peu d’entretien et produit sans pratiquement rien coûter. » confie Lola, qui a conçu le modèle de cette centrale dont la taille est aisément modulable.

Xavier Desgain a souligné le fait que la qualité du compost sera forcément excellente puisque les déchets qui l’alimenteront proviennent de cuisines qui sont soumises à des contrôles très stricts : la qualité biologique est importante et ici, aucun risque de voir le compost infecter des sols. Je salue aussi la démarche de ces deux jeunes entrepreneurs de travailler prioritairement avec des producteurs locaux ou à tout le moins wallon, dans une logique de circuits courts et de valorisatoin de l’emploi local. Voilà des jeunes qui ont tout compris à la nouvelle économie que nous appelons de nos vœux.

L’échevin, visiblement conquis par le concept, a  donné de nombreux conseils aux deux jeunes entrepreneurs et s’est engagé à valoriser leur initiative.