C’est dans les combats sociaux que Xavier Desgain a entamé sa carrière de militant et s’il est aujourd’hui échevin en charge de l’emploi et de l’économie sociale, c’est tout sauf un contre-emploi. A l’entendre, « le développement économique de Charleroi est au cœur du projet de ville mais il ne doit pas se faire sans intégrer les notions essentielles de solidarité, de primauté de l’humain, d’ancrage local, de participation, de créativité ». Des emplois oui, mais des emplois dignes qui permettent aux travailleurs de vivre la tête haute. C’est tout l’enjeu de l’économie sociale, qui veut réconcilier l’économie et le social.

Ca tombe bien : l’économie sociale jouit à Charleroi, qui est quand même la capitale sociale de la Wallonie, d’un tissu riche et diversifié, bien  implanté historiquement et qui recèle des fleurons tels que le Germoir ou Avanti. Tous ces acteurs de premier ordre de l’économie sociale ont été invités à participer aux états généraux de l’économie sociale, initiés par Xavier Desgain : c’est peu dire que l’enthousiasme suscité par cette grande organisation qui a réuni tous les acteurs du secteur autour de diverses thématiques, était de mise.

Un listing des ressources

La première concrétisation  de ces états généraux sera la mise sur pied début 2020 d’un Conseil consultatif de l’économie sociale et solidaire. A charge pour ce dernier, dès son lancement, de s’atteler à une première mission très importante : dresser un listing de toutes les ressources et des acteurs de l’économie sociale. C’est un véritable bottin qu’il faut réaliser car cet outil pourtant essentiel, qui doit permettre d’avoir une vue d’ensemble des acteurs, assurer leur promotion et leur permettre de mieux se connaître et ainsi mieux réseauter. Ce sera surtout un bel outil de communication et de promotion qui assurera une meilleure intégration de l’économie sociale dans les marchés de la ville.

La ville, moteur de l’économie sociale

Pour Xavier Desgain, l’objectif final est d’utiliser la puissance financière de la ville de Charleroi, son rôle de moteur économique,  pour booster l’économie sociale et servir de levier à son développement. Il s’agit pour cela d’intégrer dans les marchés communaux, des clauses sociales et environnementales et même, de réserver certains de ces marchés à des entreprises d’économie sociale. Ces clauses concerneront une série d’indicateurs : limitation du nombre de sous-traitants, obligation de formation au sein des chantiers, mais aussi d’instaurer des ratios chiffre d’affaires/nombre d’employés : on veut ainsi éviter de voir des grosses entreprises spécialisées dans le captage de marchés publics par des offres défiant toute concurrence mais qui font systématiquement appel à des sous-traitants mal identifiés, peu sûrs, basés à l’étranger…

Ces marchés auxquels elles auront alors accès permettront aux entreprises d’économie sociale de pérenniser leur activité et de créer et renforcer un emploi local et de qualité.

La ville soutiendra aussi le développement de l’entreprenariat social en collationnant les aides et les acteurs travaillant dans le secteur et par la création in fine d’un parcours d’entreprenariat social.

Charleroi ne compte que peu de coopératives, une structure pourtant idéale dans le secteur de l’économie sociale : la ville soutiendra financièrement le développement de ce type de structures qui prend son essor dans d’autres villes.

Territoire zéro chômeur

Le chômage de longue durée est une des plaies de notre région et les nombreux dispositifs mis sur pied pour lutter contre les poches d’inemploi peinent à trouver des solutions pour aider ces chômeurs en décrochage, très éloignés du marché de l’emploi.

Des expériences de territoire zéro chômeur de longue durée ont été menées en France et elles ont apporté une réelle plus-value : ce dispositif innovant consiste à sélectionner un territoire où les chiffres du chômage longue durée sont importants et à y développer des dispositifs qui s’appuient sur la motivation et les qualités et savoir-faire de la population  pour créer des services et de l’activité économique plutôt que de se baser, comme il est d’usage, sur des besoins économiques classiques identifiés.

Enfin, Xavier Desgain a l’évidente volonté de soutenir les initiatives citoyennes qui vont dans le sens de la transition et qui favorisent l’économie circulaire, la ville continuera d’appuyer ce beau projet citoyen qu’est le Carol’or, la monnaie locale qui vise à promouvoir le commerce local.